Durant mon séjour au Pérou, j’ai pu découvrir les traits caractéristiques de la vie péruvienne, que ce soit pour l’ensemble du pays ou de ses habitants. L’idée m’est venue de vous transmettre certaines particularités rencontrées au cours de mon voyage, bonnes comme mauvaises…

Pour la plupart, il fallait s’y attendre : l’immersion dans un pays en développement est synonyme d’un changement radical de notre petit confort européen, mais un dépaysement fait également le plus grand bien. Fort heureusement, le Pérou vous réserve aussi le meilleur en matière de vie quotidienne, mais je ne souhaite pas non plus vous spoiler, simplement vous mettre l’eau à la bouche en vous donnant quelques aperçus.

Je présenterai donc cet article en vous détaillant d’abord les petits moins du Pérou rencontrés durant mon périple, puis les gros plus, qui prennent bien évidemment, et de loin, l’avantage dans ce merveilleux pays.

Les petits moins

  • LA CIRCULATION :

La première chose qui m’a marquée arrivant au Pérou, c’est cet énorme trafic bruyant qui parcourt les rues de Lima. A peine sorti de l’aéroport, je sautai un taxi. Ma première expérience de transport péruvienne fut horrible. Impossible d’attacher ma ceinture à l’arrière du taxi, la conductrice étant au téléphone et conduisant d’une manière très dangereuse. Dépassements in extremis (sans clignotants), feux grillés, et surtout un abus total du klaxon. A peine cinq minutes passées dans le taxi que je voulais sortir de cet enfer. Arrivé sain et sauf à l’hôtel, ma conductrice a osé me donner sa carte pour mes autres courses. Je ne l’ai jamais appelée.

Avec le temps, je me suis rendu compte que cette conduite est LA conduite péruvienne. Ne pas utiliser les clignotants, dépasser dans des trous de souris, klaxonner à toute occasion (même quand on voit bien que le trafic est stoppé et qu’il n’y a d’autres solutions que d’attendre…), c’est le Pérou ! On s’y habitue rapidement, mais si vous voulez un conseil, ne louer jamais de voiture au Pérou, faites-vous conduire, eux sont plus habitués ! Concernant le trafic en lui-même, les villes comme Lima et Cuzco sont bouchées aux heures de pointes, c’est-à-dire tout le temps.

La meilleure solution est de se déplacer à pied pour les trajets courts, c’est écolo et vous profitez mieux des alentours ainsi.

Ne partez surtout pas au Pérou la deuxième semaine d’avril. C’est la « Semaine Sainte », tous les péruviens envahissent les lieux touristiques et les prix gonflent énormément. Par conséquent, le trafic est lui aussi énormément perturbé, c’est un bordel total.

  • LA PROPRETE & L’HYGIENE :

Malheureusement, les péruviens sont peu sensibles à l’environnement, pas du tout même. Ils jettent tous leurs déchets n’importe où, même si une poubelle se trouve à proximité. C’est pourquoi vous trouverez certaines rues et mêmes quelques paysages avec des déversements d’ordures. Avec un si beau pays, c’est dommage.

Je vous rassure, toutes les rues ne sont pas ainsi, sûrement quelques-unes, dans les quartiers pauvres notamment. A Lima vous percevrez directement la différence entre quartiers pauvres/quartiers riches, que ce soit par la différence des bâtisses ou la propreté des rues. Chaque quartier détient son propre personnel de nettoyage. Ceux de Miraflores et Barranco, par exemple,  en sont bondés !

Petit hic également pour les restaurants de rues, ou de quartiers. Les mesures d’hygiène y sont peu souvent respectées. Le cuisinier touchera la monnaie de ses mains avec lesquelles il cuisinera aussitôt sans passer par un petit lavage. Egalement, lorsque vous mangez dans un marché, bien que la nourriture soit délicieuse, je vous conseille de laver systématiquement vos couverts. Et d’avoir, je le répète, toujours du Smecta sur vous. ÇA PEUT SAUVER DES VIES !

Je dois vous mettre en garde également concernant les toilettes, si vous êtes de nature précieuse, vous allez être fortement surpris(e) ! D’abord il n’y a pas systématiquement de WC dans les bars/restaurants, si vous êtes une petite vessie, informez-vous avant qu’il ne soit trop tard… Et surtout, amenez vous-même votre papier toilette, ou vous vous retrouverez fortement embarrassé. Au Pérou, quel que soit l’endroit, ayez toujours du papier toilette sur vous.

  • L’EAU :

L’eau du robinet est dite non potable, elle très fortement déconseillée en début de voyage. Les habitants eux-mêmes la font bouillir avant de la rafraîchir pour ensuite la consommer. Mais après s’être habitué (et avoir été dans un sale état quelques jours), vous ne tomberez plus malade avec l’eau du robinet. Vos anticorps auront bien travaillé. Si vous êtes dans le pays pour seulement quelques temps, privilégiez l’eau en bouteille.

Selon vos lieux de voyages, bien souvent en pleine campagne dans les régions arides, il n’y a pas d’eau, ou alors l’accès est disponible sur une plage horaire. Par exemple l’eau peut se retrouver coupée à partir de 20h ou est seulement disponible de 4h à 5h30 du matin ! Expérience qui m’est arrivée à San Antonio le premier mois de mon voyage, obligé de se lever aux aurores pour faire des réserves de trois jours, c’était plus que mémorable.

Bien évidemment,  c’est rarement le cas dans les lieux touristiques. Vous trouverez la plupart du temps de l’eau chaude pour la douche. (Tester l’eau de la douche avant de jeter votre dévolu, ça peut éviter des surprises !)

Les GROS plus du Pérou

  • LA NOURRITURE :

On ne cesse de le répéter, la nourriture c’est sacré ! Ici, ça l’est davantage. La première chose que l’on vous demande après avoir pris connaissance de votre nationalité est « Que probaste en Peru ?» (Qu’as-tu goûté au Pérou ?) ou « Que tal la comida? » (Que penses-tu de la nourriture ?). Détenant une diversité incomparable de fruits et de légumes, dont une majeure partie que vous ne connaissez pas, ce pays saura vous proposer une gastronomie variée et d’exception à travers de nombreuses spécialités.

Commençons par Lomo Saltado, un sauté de viande accompagné de légumes, riz et pomme de terre, ensuite vient le fameux Ceviche, poisson marinée dans du citron et assez épicé, un vrai régal. Nous avons également le Chicharrón, gras de porc mariné dans de l’huile, du sel et du piment pendant des heures, lui donnant à la fois une texture croustillante à l’extérieur puis tendre à l’intérieur.

Ajoutons à cela le Cuy (le cochon d’Inde, une grande spécialité ici), les Anticuchos (brochettes d’ailes de poulets marinées avec de la pomme de terre), le Choclo con Queso (un énorme épi de maïs servi avec du fromage est une sauce verte légèrement relevée), la Chicha Morada (boisson violette de maïs fermenté de la même couleur, super rafraîchissante), le Pisco Sour (un cocktail alcoolisé et citronné avec du blanc d’œuf, dingue mais délicieux), mais encore Tallarín saltado, Milanesa de Pollo, Tarwi

Que ce soit dans des grands restaurants, les restaurants ambulants ou les restaurants de marché, vous aurez l’occasion de goûter tous ces plats, élaborés d’une différente façon selon le cuisinier bien entendu, bien souvent accompagnés d’un petit rafraîchissant « refresco ». Sachez qu’au marché comme dans les petits restaurants de rues, tout plat est servi avec au préalable une « soupe » bien garnie, tellement garnie d’ailleurs qu’il est fort probable qu’elle vous suffisse pour un repas. La plupart des plats vous seront servis avec crudités et riz, ils en raffolent.

 

  • LES PAYSAGES ET DIFFÉRENTS CLIMATS :

La variété des paysages du Pérou… Une grande histoire ! Eh oui, le Pérou est bordé tout le long de sa partie ouest du nord au sud par l’Océan Pacifique, zone appelée « costa ». Puis, vous pourrez y voir de magnifiques reliefs montagneux des Andes en son centre, la « sierra ». Enfin, la gigantesque forêt amazonienne, la « selva », allant du nord est jusqu’au centre-est du pays, regorge d’une diversité accrue de faune et de flore.

Compte-tenu de sa variété extrême de paysages en tout genre, il faut savoir que ce sont 90 microclimats qui cohabitent au Pérou. Ainsi, vous pourrez faire à peine 5 kilomètres dans n’importe quelle direction pour y percevoir un changement radical de temps et de température. Ou simplement en restant au même endroit, vous pourrez remarquer en un temps record de vifs changements entre pluie, soleil, vents violents et grêle.  Cela me fait rappelle parfois le petit bout de Normandie d’où je suis originaire, avec beaucoup moins de soleil oui.

Dans la région des montagnes, la sierra, la saison des pluies est présente pour les mois de février et mars. En dehors de ces mois, vous pourrez apprécier le Soleil quasiment à travers tout le pays. Accompagné de cela, vous trouverez une chaleur écrasante, notamment près de la côte (à Lima par exemple). Mais également en Amazonie, où la chaleur se mêle à une humidité vous rendant bien vite tout poisseux.

Entre mer et montagne, plage de sable fin et verts reliefs en passant par des lacs aux couleurs multiples, mais également entre désert et forêt amazonienne, chaleur pesante et humidité extrême, vous n’aurez d’autres choix que d’apprécier tant de diversité dans un seul et même pays. Les paysages du Pérou sont les plus beaux que j’ai vus de ma vie, sans nul doute. Bon après j’ai peu voyagé, mais jusqu’à présent c’est pour ma part LE PAYS RÊVÉ.

 

  • LES PRIX :

Le coût de la vie au Pérou est énormément bas (il l’est davantage en Bolivie), à notre grand plaisir pour nous touristes, évidemment. La devise : 1 € = 3,50 soles

Pour vous donner un ordre d’idée :

Un repas au marché (entrée + plat) vous coûtera 5-6 soles, à peine 2 €.

Dans un bon restaurant : 20 soles, soit 6 €.

Pour un trajet de bus de 5 heures : 20 soles, 6 €.

Une excursion d’une journée complète (transport, repas, guide) pour aller visiter la montagne arc-en-ciel : 70 soles, 20 €.

Une nuit pour une personne dans un hôtel confortable : 30 soles, soit 8,50 €. Vous pourrez trouver encore moins cher selon les hôtels, nous avons une fois payé ce même prix pour trois personnes.

Au Pérou, trois types d’hôtels vous seront proposés, à différents prix et standing. Dans l’ordre décroissant : Les lieux appelés « Hotel », viennent ensuite la nomination « Hostal », puis « Hospedaje ». Cela peut servir de point de repère pour choisir où dormir selon votre budget.

Sachez qu’en plus de tout ça, au Pérou tout se négocie, absolument TOUT (vos achats/repas/ticket de bus long trajet/chambre d’hôtel…). La culpabilité me venant au début du voyage tellement les prix sont bas, c’est maintenant pour moi devenu un jeu. Si mon interlocuteur ne veut pas jouer, je m’en vais trouver un autre compagnon.

 

  • LES TRANSPORTS :

Un des avantages du Pérou est de pouvoir se déplacer d’un point A à un point B avec une facilité déconcertante. Taxis, minibus, combi, bus, mototaxi… ils sont présents en masse dans toutes les villes que vous visiterez. Chaque ville détient son « terminal de bus» où d’innombrables compagnies vous proposeront des trajets pour se rendre un peu partout dans le pays. Munissez-vous bien de votre passeport pour faire la réservation. Si vous avez le temps, jonglez entre les compagnies pour faire baisser le prix de votre trajet.

Concernant les transports en ville, vous avez quatre choix : taxis, colectivo (covoiturage de taxi), combi-van (plus ou moins confortables), ou de vrais bus. Énoncés dans l’ordre décroissant  de coût de transport, je vous déconseille fortement le taxi. Bien que ce soit rapide, pratique d’utilisation et confortable. Cela revient cher si vous l’utilisez souvent, et ce n’est pas forcément plus sécurisant qu’un bus ou un combi-van… Les conducteurs sont pour la majorité de véritables chauffards.

J’ai le souvenir d’une course à Lima, où mon conducteur faisait un signe de croix chaque fois qu’il s’engageait sur une route à fort trafic, de quoi vous rassurer, naturellement. Seul avantage que j’ai trouvé au taxi, c’est la conversation avec le chauffeur. Ce dernier a bien souvent plein d’anecdotes à raconter.

Ainsi, préférez les combi-van (si vous voulez vraiment être proche, très proche des péruviens), ou le bus. Bien moins onéreux que le taxi, il vous faudra juste demander à la population ou au chauffeur pour votre destination. Concernant les arrêts ne vous en faites pas, vous pouvez les arrêter à n’importe quel endroit (même quand un feu est au vert, auquel cas vous recevrez une pluie de klaxons enragés, souriez vous êtes détestés !).

Sachez que vous devez toujours négocier le prix d’un trajet en taxi. Pour ce qui est des bus et combis de villes ce sont bien souvent des prix fixes, mais vous pouvez toujours essayer pour économiser un demi sol péruvien selon votre trajet.

 

  • RYTHME DE VIE :

Un des aspects du Pérou qui me plait énormément, c’est leur rythme de vie. Le soleil se levant vers les 5h/5h30, les péruviens sont des lèves –tôt. Ils commencent le travail vers 7h/8h du matin tout comme nous, mais le termine en général bien plus tôt (aux alentours de 15h/16h), tout dépend bien évidemment du poste occupé. Les magasins & boutiques peuvent être ouverts jusqu’à 23h. Ils seront dans la plupart des cas fermés en début d’après-midi, petite sieste digestive oblige.

Se levant tout de même assez tôt, ce sont par conséquents des couches-tôt (20h/21h), les péruviens ne sont pas très fêtards en semaine. Par contre quand vient le week-end, ils se lâchent totalement et boivent, beaucoup. Leur musique passant à la radio, n’est pas vraiment de mon goût. Beaucoup trop d’instruments créant une cacophonie, et des voix féminines stridentes et inaudibles. En revanche, les péruviens sont de très bons musiciens, ils touchent à tout et semblent, pour une grande majorité, avoir une très bonne oreille musicale. Je les jalouse un peu beaucoup pour cet atout considérable.

 

  • Et sinon, à propos de la population ?

Les péruviens ont la joie de vivre. Heureux et souriants, certains peuvent néanmoins paraître froids au premier abord. Mais si vous vous exprimez un minimum en espagnol leur visage changera instantanément et ils vous feront la discussion avec grand plaisir. De plus, une particularité que j’apprécie énormément au Pérou, est que vous pouvez demander votre chemin à n’importe quelle personne. Celle-ci mettra tout en œuvre pour vous indiquer le bon itinéraire à suivre, chose qui arriverait peu souvent dans le cas inverse en France…

On distingue tout de même deux types de population :

Les habitants des grandes villes, légèrement plus renfermés, sans doute à cause du bruit et du stress omniprésent. Il suffit de les titiller un peu pour les voir sourire.

N’oubliez pas que vous êtes européens. Pour eux, teint blanc rime avec argent ! Bien qu’ils agissent de la sorte entre eux, ils s’arracheront davantage vous concernant. Ainsi les vendeurs de rues et autres commerçants ne se gêneront pas pour vous proposer d’acheter tout et n’importe quoi à peine sortis du taxi, ou en vous baladant simplement dans la rue. Cela peut paraître très oppressant au début. Encore une fois cela fait partie leur mode de vie, on s’y habitue croyez-moi. Après tout ils font tourner l’économie de leur pays, on ne peut leur reprocher.

Un conseil que je peux vous donner et de ne jamais accepter une offre d’un « racoleur » de rue, que ça soit pour un taxi, une chambre d’hôtel, un tour avec une « agence » de tourisme, même un restaurant… Bien souvent ce sont des arnaques, ou des attrape-touriste. Même si vous manquez de temps, déplacez et informez-vous auprès des agences et hôtels, le service et le prix seront bien meilleurs.

Ceux de la campagne, tous agréables, souriants et vous saluant. Ils sont également d’une générosité sans nom. Ils se plieront en quatre et seront à votre petit soin pour vous offrir tout ce donc vous aurez besoin.

Attention à dire le « bon bonjour »  au moment correspondant de la journée ! Sinon vous vous ferez passer pour un vrai gringo et ils vous reprendront sans hésiter.

Petit cours express : Buenos dias de votre lever à 12h. Buenas tardes de 12h au coucher du soleil. Buenas noches du coucher du soleil jusqu’au lit.

 

  • Petit point négatif  : Ils sont systématiquement en retard

Tous. Que ce soit pour une heure donnée à un ami, un rendez-vous à un lieu précis, ou l’heure d’arrivée d’un bus*. Cette mauvaise habitude pose d’ailleurs grand problème à ma cousine, responsable de trois restaurants à Lima. Imaginez-vous avec des employés constamment en retard ! Lorsque vous parlez d’un horaire ici, mieux vaut préciser si vous parlez en heure péruvienne ou en heure japonaise.

Dans le cas péruvien, vous pouvez facilement repousser l’horaire de 30 minutes, puis parfois ce peut être 1 heure, voire 2 heures. C’est le mode de vie ici, bien différent du nôtre. Etant constamment à la course au temps en organisant chaque chose, je me suis habitué dans ce pays à ne pas me bousculer, et laisser les choses se faire. Pourtant, malgré leur propension au retard, on peut les apercevoir presser le pas dans tous les sens, c’est assez hilarant.

*Les compagnies de bus ne sont pas toutes en retard, fort heureusement. Vous avez Cruz del Sur qui est reconnue comme la meilleure (mais aussi la plus chère) : professionnalisme, ponctualité, sécurité, siège inclinable à 165 degrés, écran pour chaque passager et petit repas. Pour quasiment toutes les autres, c’est systématique. Il fut une fois où j’ai attendu deux heures…

  • Autre caractéristique : ils n’ont pas de respect pour les files.

Lors des courses, à la boulangerie, la montée dans le bus, ou dans tout type d’établissement. Si vous ne vous imposez vous ferez dépasser. Surprenant au début, vous prenez rapidement l’habitude de jouer respectueusement les gros bras. Sachant que c’est assez facile pour moi, avec mon moyen mètre 75cm je les dépasse tous, (les péruviens sont petits). Peu de chances que ce soit aussi efficace en France, alors j’en profite !

 

En espérant vous avoir convenablement informé sur ce merveilleux pays aux habitants chaleureux, et vous avoir donné envie, ou pas du tout, de vous y rendre au plus vite 😉

CRÉDIT IMAGES : FABILICIEUX